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Des solutions très limitées pour une Colonne sans Fin

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      Nos recherches sur internet nous ont menées à un article passionnant et en parfaite adéquation avec notre thème. Il s’agit d’un extrait du colloque : « Mortality Immortality? The Legacy of 20th-Century Art » qui eut lieu en mars 1998 au Getty Center. Disponible sur le site du Getty Conservations Institute, ce dernier nous propose, dans sa première partie, un exposé sur la campagne de conservation-restauration qu’a connu la Colonne sans Fin de Constantin Brancusi. Celui-ci nous expose, en effet, avec un souci particulier du détail, les opérations effectuées sur la sculpture ainsi que les difficultés rencontrées. Mais avant de parler du contenu de l’extrait ici présent, arrêtons-nous quelques instants sur le site du Getty Conservations Institute.

       Le Getty Conservation Institute (GCI), situé à Los Angeles depuis 1985, est un programme de l’institution J. Paul Getty Trust, institution de recherche privée internationale qui se consacre à l’avancement de la pratique de conservation à travers la création et la diffusion des connaissances . Très impliqué dans la défense du patrimoine artistique mondial, ses quatre principes fondateurs sont : le service, la philanthropie, l’enseignement et l’accès aux connaissances. Le site du Getty possède une interface très interactive. La page d’accueil alimentée des actualités nous permet d’accéder aux sites concernant le musée (exposition, informations pratiques, etc.), mais également les instituts de recherches et conservation, la Fondation et les publications du Getty. Une barre de recherches est également présente, permettant aux internautes de trouver plus facilement des informations sur un sujet. Lorsque nous lançons une recherche avec les mots « Constantin Brancusi », plusieurs liens nous sont proposés. Ceux-ci ont fait l’objet d’une recherche plein texte avec nos mots clés sont listés par ordre de pertinence. Il en va de même pour toute autre recherche. C’est ainsi que nous avons trouvé l’extrait de colloque dont nous parlons à présent.

      Ayant eu lieu en mars 1998 au Getty Center, ce colloque a réuni la majeure partie des grands penseurs et connaisseurs du monde de l’art contemporain, afin de débattre et de discuter autour du thème de la conservation des arts du XXème siècle. Organisé par le Getty Conservation Institute, cette conférence de trois jours, intitulée «L’immortalité de mortalité? L’héritage du 20ème siècle l’art», a attiré plus de 350 participants (artistes, directeurs de musées, conservateurs, restaurateurs, historiens de l’art, les éducateurs, les collectionneurs, marchands, des philosophes, des juristes et des scientifiques) dont 34 conférenciers. Le premier exposé intitulé « Infinite Columns and Finite Solutions » fut proposé par David A. Scott, scientifique chevronné du Getty Conservation Institute, et par Vladimir Kucera et Bo Rendahl, respectivement directeur de recherche et chercheur à la Swedish Corrosion Institute. Tout nous laisse donc à penser que le contenu de l’analyse proposée est de premier choix. Cette dernière, après avoir recontextualisé l’œuvre monumentale de Targu-Jiu (Roumanie), nous expose les problèmes de conservation de la Colonne sans Fin et les différentes solutions envisagées quant à sa restauration. Il faut savoir qu’en 1998, la structure était descendue de 4,6 mètres dans le sol en béton et que le revêtement extérieur en cuivre était boursouflé par endroits et se détachait de la fonte. La colonne devenait alors trop dangereuse. La Swedish Corrosion Institute aidée du Getty Institute se sont rendus sur place pour mesurer l’ampleur des dégats et envisager des solutions. Plusieurs idées ont alors été émises, comme celle de démolir la colonne et de la remplacer par une réplique, mais c’est finalement le démantèlement de la sculpture puis sa remise en forme selon l’esthétique de l’artiste qui ont été choisis.

Dans la pratique de la conservation d’aujourd’hui, nous cherchons à préserver tous les vestiges du matériau d’origine, d’autant plus que les restaurations brutales d’art, dans le passé, ont conduit à l’oblitération de la main d’origine et l’œil du créateur. Toutefois, dans le cas de la Colonne sans Fin , l’intention originale de Brancusi ne sera pas détruite si une tentative est faite pour préserver la forme et l’aspect de la sculpture. L’essence de l’œuvre d’art est contenue dans la forme et les dimensions de la fonte modules de fer (qui doivent, bien sûr être préservées).

La restauration de la sculpture a été laissée entre les mains de la Fondation Internationale Brancusi et des ingénieurs roumains. Une explication détaillée de la procédure nous est alors expliquée ainsi que les difficultés rencontrées, notamment au niveau du financement de cette campagne de restauration.

      Cet article nous montre, donc, tous les enjeux du choix des matériaux et de leurs expositions quant à la survie d’une œuvre d’art. L’anglais de l’exposé est tout à fait compréhensible même si certains termes plus techniques (noms des matériaux, de techniques de métallurgie, etc.) font l’objet d’une petite recherche dans un dictionnaire.

Points positifs :

  • interface didactique et très simple d’utilisation
  • propos sûr et intéressant sur un sujet qui manque généralement d’informations.
  • La complémentarité entre la Fondation, le Musée et l’Institut de Conservation

Points négatifs :

  • article en anglais avec un vocabulaire parfois compliqué
  • nous déplorons le manque de photographies qui auraient été appréciables pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts.
  • Interface un peu triste

      D‘autres informations sur la campagne de restauration de la Colonne sans Fin ici !

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